31
1934 Vantongerloo
De la vient le conflit entre Ceux qui ont compris les besoir.s
du présent, alors qu'ils restent encore liés a la civilisation
traditionnelle, et Ceux qui sont seulement traditionalistes.
Ce sont ces divergences de conceptions qui enrrafnent dans
la pratique de la vie des difficuItés sans nombre. II taut
reviser notre manière de vivre et la considérer éternellement
en fonction du présent, en se débarrassant de la tradition,
puisque celle-ci ne peut que perfectionner un point donné
de I'Evolution sans jamais changer quoi que ce soit dans sa
base ce perfectionnement n'a d'ailleurs de valeur que pour
un temps trés court et si l'on persiste dans cette manière de
voir, on retombe dans la tradition.
Les comprehensions sont généralement partielles et
bien que la nature ait donné la vie a toutes choses, elle
ne leur a pas donné les mêmes possibilités de comprehen
sion. La compréhension doit, elle aussi, évoluer mais pour
peu quelle soit entachée de tradition, elle peut présenter
bien des obstacles a la marche de Involution. La tradition
se rencontre dans toute notre civilisation et dans n'importe
quel domaine, l'homme en souffre. La tradition en art a eté
longtemps et est encore actuellement un obstacle a son
évolution on exprime encore l'art avec des moyens et une
conception primitifs ce qui est normal, puisque notre civi
lisation est elle-même primitive. On dédie encore l'art a
quelques grandeurs conventionnelles hier, les religions, les
grands monarques, aujourd'hui, les grands bourgeois de la
haute industrie et de la finance. L'art est done lié a des
raisons cHntérêt ou de tradition, il n'est pas libre. Tout est
encore imaginaire nos rues, nos habitations ne sont pas
organisées pour une société qui tend vers l'avenir. Tout
n'est qu'individuel, basé sur le home le mégaron, la
propriété. Nos vieilles demeures vestiges d'une civilisa
tion surannée avec salon, salie a manger, boudoir, souve
nirs de familie, etc... ne décèlent rien d'une société permet-
tant d'envisager l'avenir. L'homme, pour assurer sa vie, doit
avoir recours au sen/age ou a I exploitation. Le travail libre
est trés rare travailler pour le plaisir du travail exige ou
la fortune ou la resolution, avec tous les sacrifices qu elle
enframe, de se laisser considérer comme hors la loi, notre
civilisation ne tolérant pas le travail libre...
Nos maisons présentent encore Ie signe de la propriété
ou du servage. C'est une des plus grandes ditticulfés pour
les archifectes de créer une maison telle qu'elle devrait être.
C'est, la encore, seule une nouvelle base de civilisation créée
par Ie progrès qui pourra faire naitre Ie besoin d une nou
velle demeure.
On peut poser la question suivante Est-ce I'architecture
qui créera une société ou est-ce une nouvelle société qui
créera une nouvelle habitation Pour ma part, je pense que
jamais I'architecture ne nous donnera une société nouvelle.
Elle ne fait que créer le confort pour une société trop vieille
eau courante, salie de bains, chauffage central, etc... Les
condition dans lesquelles nous vivons devraient prouver -a la
vieille société que, malgré tout ce confort nouveau, elle
est tout de même restée en arrière. C est elle-même qui doit
changer sa base car la science, l'art et I'architecture ne
peuvent que permettre a la société de perfectionner un de-
gré seulement devolution. C'est done notre base sociale qu'il
faut reviser, ce qui amènera automatiquement une demeure
en rapport direct avec notre évolution sociale. On ne peut
plus construire sur les bases de notre société actuelle ori
ne peut que perfectionner les vieilles choses existantes ce