LES TENDANCES DE LA TYPOGRAPHIE EN [TALIE
tiges et les queues courtes et uniformément crochues,
excepté le«t et le p», qui sont nettement coupés.
La page composée avec les corps moyens est
d'un résultat bien équilibré, d'un clair-obscur
balance entre les noirs des lettres et l'espacement
de leurs approcbes. L'alignement des lettres est
assez mouvementé a cause des courbes pointues
dans la base de certaines lettres et de la double
courbe serpentine des s et serait même d'un
effet tant soit peu inquiet sans les capitales tres
tranquilles, de forme presque régulièrement romaine
et manuscrite. C'est dans les corps moyens que ce
caractère révèle, avec leplus d'évidence, son extréme
sobriété et son elegance constructive, les plus élé-
gantes pourtant sont, d'après moi, les grandes capi
tales a la forme sensiblement allongée.
Ce Ruano faisant suite a 1' Incunabula
et a l'« Umanistico bien plus simple et moins
calligraphique que ce dernier, montre tres clai-
rement la tendance de la typographic italienne
actuelle qui, tout en se proposant le renouvellement
de la tradition par la creation de caractères nou-
veaux, puise dans les manuscrits du xv' siècle et
les auteurs de traités du xvf, y cherche ses
modèles et s'y inspire pour de nouvelles formes.
On dira peut-être que ce ne sont pas toujours de
vraies et propres creations, mais, a part la consi
deration lapalissienne que ce n'est qu'en étudiant
tres sérieusement les principes de leur ancien art
que les dessinateurs italiens de caractères trou-
veront la juste voie pour aboutir k Ia création du
caractère moderne en harmonie avec la transfor
mation contemporaine du style, il est certain que
les imprimeurs sont déja arrivés a nous donner,
avec le matériel a leur disposition, des compo
sitions agréées par notre sensibilité esthétique.
Ne posons pas ici la question élégante, mais pas
facile a résoudre, de la possibilité ou non de créer
un caractère typographique moderne a l'époque de
la machine a écrire...
Pour le moment nous devons être satisfaits en
Italië, oü l'art typographique s'était complètement
éteint dans la seconde moitié du xix" siècle, de
voir un nombre toujours croissant d'imprimeurs
employer les nouveaux caractères et, par cela
même, se trouver obligés de revenir a l'étude de leur
métier et de considérer la possibilité de le changer
en art.
D' Calabi.
di ciö si fagna if mio cornuto armento,
nè uuof Bagnare if grifo in acqua pura,
nè uuof toccar fa Icncra uerdura;
tanto tfcf suo pastor gf'incresce e dofe
Udite, sefue, mie dofce parole.
Ben si cura f'armento def pastore:
fa ninfa non si cura deffo amante.
fa Beffa ninfa cf>e di sasso 6a if core,
anzi di ferro. anzi f'ba di diamante:
efla fugge da me sempre d'aoante.
come agneffa daf (upo fuggir sofe.
Udite, sefue, mie dolce parofe.
Digfi, zampogna mia, come via fugge
con gfi anni insieme suo Beffezza sneffa;
e digfi come if tempo ne distrugge.
nè feta persa mai si rinnoueffa:
digfi cbe sappi usar suo' forma Beffa.
c6è sempre mai non son rose e uiofe.
Pagina <,i)
Page de vers composée en a Ruano par M. Bertieri.