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André Lhote montre de trés beaux dessins les
portraits d'Alain Fournier et de Jules Supervielle,
et tout un jeu intelligemment varié de bois, d'eaux-
fortes et de lithographies.
Dans le royaume du noir et blanc, les fauves eux
aussi ont leur place, et tout d'abord le plus inquiet
de tous, Derain. Si ses lithographies ne sont pas les
meilleures, la recherche appliquée de sa pointe
sèche Le Bain nous renseigne sur les efforts pour-
suivis. Beaucoup de travail, mais le jaillissement
n'est pas venu et le quadrillage obtenu renvoie
aux premiers états des burins officiels du xvne
siècle.
Dufy, par contre, dessine et grave comme il
peint. II aime les paysages linéaires et ce sont plutöt
ses tableaux qui ressemblent a ses croquis. Des
chevaux, des vignes, des oliviers, toutes sortes de
menus traits et de menus cercles, sa manière est
reconnaissable entre toutes. Son amour réel de la
chasse et de la pêche le conduit a de faciles et
plaisantes Géorgiques, mais, entre Frélaut et lui,
entre le primitif et le fauve, se tient le grand chantre
et le plus admirable dessinateur des champs, dans
la ligne de Claude Lorrain et de Corot Dunoyer
de Segonzac.
Avec les moyens les plus pauvres, Segonzac
exprime tout ce qu'il veut. Son art grave ordonne
la campagne avec noblesse. Claude Roger-Marx dit
de lui qu'il préfère la nature a l'homme et son
lyrisme subtil laisse son cceur, gonflé detendresse
pour la terre, rythmer harmonieusement ses éblouis-
santes visions. Lavis, encres, Segonzac emploie tout
ce qu'il peut pour chanter les rives de son Grand
Morin. A cöté de ses belles eaux-fortes rustiques,
Colette écrivant, La Cage offrent des sujets varies
sans quitter l'esprit de Virgile.
Une poésie toute différente anime l'ceuvre de
Marie Laurencin. Depuis un portrait dessiné en 1902
et trés dessiné aux crayons en deux couleurs, il est
cruel de dire que la fauvette n'a fait que des pou-
pées sans nez. Une poésie trés féerique et trés
légère flotte autour de ses eaux-fortes le Prince
charmantLa Balangoire, Les Biches... sujets aériens
qu'elle traite dans la perfection.
Pascin était, lui aussi, un poète, mais d'une sorte
encore tout autre, vicieux et tourmenté sans jamais
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Pascin. L'enfant prodiguc chez les lilies. Eau-forte. Coll. Lucie Ivrohg.