drapés, et non pas seu-
lement dans les salons
des couturiers, mais
dans les fêtes, dans la
rue, a 1'Exposition, au
théatre, enfin dans leur
réalité nue, a travers
l'impression qu'ils pro-
duisent ou le souvenir
qu'ils laissent, dépas-
sant parfois la subtilité
des créateurs ou la
coquetterie des femmes,
et nous montrant ces
impondérables que nous
n'avions pas apergus,
ces dominantes qui nous
échappent et les secrets
mêmes de la toilette.
II sait placer un gué-
ridon ou une cheminée
auprès d'une robe du
soir; il est incompa
rable pour faire tenir
un chapeau sur une che-
velure, pour orner de
renards un corps souple
ou pour ne retenir que
l'essentiel, le fumet, de
ce qui vient de sortir
des ateliers. Abstrait
parfois et séduit par
ces synthèses rapides oü
se réduit pour nous ce
qui apparaït, il demeure
cependant prés de l'ob-
jet. II arrête au pas
sage la silhouette va-
poreuse et parée de la
femme des capitales,
des mondanités ou des
plages, il la ravit a la
froideur dessinée des
magazines au point de
nous donner l'illusion
qu'elle va bondir hors
du papier et continuer
dans l'imaginaire cette
vie de luxe dont il l'a
enrichie, mais elle est
captive des traits assu-
rés et nonchalants qui
la maintiennent et ne
nous joue point de tours
diaboliques. Aucune dis
cipline particulière sous
Ci-contre Deux dessins de Christian
Bérard extraits du numéro spécial de
Vogue du mois de juin.