Caracteresalafran9a.se
Que ce sort au niveau collectrt
ou sur le plan individuel, les
graphistes frangais sont encen-
ses, pour ne pas dire converts
de lauriers lors des man.festa
tions les plus diversesde parle
monde. Comble du paradoxe,
c'est souvent grace a cette
reconnaissance hors-les-murs
que la profession est prise en
compte dans I'hexagone.
Unedesreponsestientev.de-
ment a I'indecrottable analpha
betisme des frangais en matie-
re de graphisme qu. empeche
que, meme lorsqu'une manifes-
tation de bonne tenue est pro-
posee, elle puisse beneficier de
I'eclat qui lui est du. Les pre
sentations du graphisme fran
gais, chez lui, ne susc.tent pas
I'attente ni le debat.
Les medias particulierement
continuentd'y voir une forme
anecdotiquede la communica
tion visuelle. Quant au grand
public, hen n'est bati, meme
dans les lieux pourtant charges
de la promotion du graph.sme,
pour eveiller durablement sa
conscience et son interet.
Dans ces conditions de nom-
breuxcreateurs, refusant une
reconnaissance mitigee,
acceptent avec une sorte de
dedain rageur, le sort qu. les
oblige a aller, ailleurs.se fa,re
voir, et verifier le proverbe nul
n'est prophete en son pays-
En meme temps que se reali-
sait I'envie du S.N.G. d'exposer
de parle monde, celle de mon-
trer la specificite de I'mterven-
tion graphiquedans I'ed.t.on se
precisait. Elle vient de se
concretise avec une nouvelle
manifestation d'envergure
Intitule© «Caracteres a la fran-
gaise-. qui presentera des tra
vauxdans les doma.nes du
livre, de la presse et des bro
chures. Destineeaetre,naugu-
ree au congres d'ICOGRADA
en septembre a Glasgow,
Caracteres a la frangaise a
fait I'objet d'un vaste appel a
participation pres de tro.s
mille envois aupres des gra
phistes frangais et Strangers
travaillant en France, des ed,-
teurs, de la presse etc.
Cette initiative, dont il faudrart
aller cherchertres lo.n un pre
cedent dans les activ.tes du
S N G renforce I'idee que la
reconnaissance du graphisme
passe par la percept,on de
toutesses pratiques, dans leur
diversite. Apres son sejour en
Ecosse, il serait particuliere
ment bienvenu que cette nou
velle exposition trouve auss, un
,ieud'accueil en France. Pour
un public frangais fr.and
d'images, mais si mal prepare
a leur comprehension, I aspect
didactique qu'elle devrait reve-
t,r offrirait sans doute I occa
sion d'un vrai debat sur la
fabrication des objets gra
phiques, sur I'environnement
des signes.
II faut souhaiter que, desor-
mais, leSyndicat national des
qraphistes maitrise un peu
mieux le developpement de ses
initiatives. En ce qui concerne
le rapport dedans/dehors on
espere en effet du S.N.G., qu
ne se laisse plus seulement
guider par ses pulsions argo
naut,ques»etqu'unevra,e poli
tique d'exposition, meme s,
c-est un combat a gagner, sort
menee en France, articulee aux
evenements crees de par le
monde.
Dans la dialectique, encore
blen confuse, affiches/ob)ets
graphiques.il serait bon que
soient mis en place un peu plus
de reflexion et de su.vi.
La reconnaissance du graphis
me restera parole morte s, ses
promoteurseux-memesne
s'engagent pas dans I'appro-
fondissementet la recherche,
demaniere a offrir une vision
fouillee, exhaustive, pour ne
pas dire exaltante de
I'ensemble de I'intervention
qraphique.
Dans ce contexte, on pourrai
meme se demander si la cara
vans publicitairedesaffiches
illustrees aussi brillante fut-elle,
ne jetterait pas une ombre
triviale a I'eclairement du
graphisme? Ainsi la longue
marche des expositions du
S N G serait autant I'expres-
sion d'un etatde fait et d'un
temps revolus, que le prelude a
une apparition que Ton attend
avec impatience.
Michel Wlassikoff
Christophe Ibach
Athys
affiche pour I'Opera comique
1991
Polymago Vanina Gallo
Kantor
affiche pour le Centre Georges Pompidou
1990
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