M. BRUN
Père Noël
de la promotion des ventes
EDMOND JEANDET,
MON PRÉSIDENT,
MON AMI...
VENDRE - MAI 1959
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Ces millions de M. Brun que pendant des mois toute la presse nous a
présentés, ne sont dans la réalité quotidienne qu'une seule personne,
un certain Savoyard qui a nom Edmond Jeandet et qui, lui, est un
homme singulier oui, singulier au sens étymologique, unique en son
genre.
J'ai de bonnes raisons de le bien connaître, je le connais depuis fort long
temps et voici pourquoi. Quand, en 1929, dans mon vieux bureau de la rue
de l'Islyl'idée m'est venue de créer une association de directeurs commerciaux,
c'est Edmond Jeandet qui en fut le premier informé. Et c'est nous deux, lui et
moi, qui avons fondé les D.C.F., qui les avons bâtis jour après jour. Jusqu'à
la guerre, nous avons travaillé quotidiennement d'un même cœur, promouvoir
cette association, courant sans cesse de Nantes Marseille et de Toulouse
Lille, lui comme président, moi comme délégué national. Nous avons connu
ensemble des heures héroïques, des moments exaltants, et aussi des jours où
tout allait mal dix années de collaboration, jamais un nuage...
Ce diable d'homme, je n'ai jamais vu personne qui résistât son rayon
nement. Je sais que je vais l'agacer, mais il y a si longtemps que j'ai envie de
l'écrire tous ceux qui ont rencontré Edmond Jeandet, fût-ce un seul jour,
l'ont aimé. C'est Etienne Damour qui nous avait mis en rapport. Je vous assure
que c'était un spectacle assez extraordinaire de voir ensemble ces deux hommes
c'est sans doute leur contact que j'ai acquis le peu que je vaux.
D'Edmond Jeandet je pourrais vous citer mille traits. Le dernier Oui,
j'ai 77 ans, mais je suis né en avril 1957... Là, c'était M. Brun qui parlait
et il enchaînait D'ailleurs, pour un Savoyard, ce n'est qu'à 80 qu'on
commence être en forme A-t-il vraiment 77 ans? c'est possible mais ce
qui est sûr en tout cas, c'est que, dans toutes compagnies, il est, même
maintenant, toujours le plus jeune. Il faut le voir avec des enfants en vingt
secondes, les voilà l'unisson
Directeur aux biscuits Brun, directeur chez Bozon-Venduraz Regardez-
moi, comme il dit, et regardez bien la lune, celle qu'on voit dans le métro par
exemple il y a beaucoup de ressemblance cet homme a, aux dire de
Mme Jeandet, passé une nuit sur deux en chemin de fer, toujours avec le même
sourire, pendant un demi-siècle. Et il a continué sous l'identité de M. Brun
Entre nous, je ne connais personne qui était fait comme lui pour s'identifier
tous les jours avec le Père Noël. Il faut l'entendre raconter comment, dans une
ruelle sordide de Toulon ou de Béthune, il a suivi un pauvre gosse qui revenait
de l'épicerie, comment là-haut, au fond du couloir du 3e étage, il a poussé la
porte pour finir par remettre un beau chèque la maman qui, bouleversée,
incrédule, ne voyait d'autre solution que de s'évanouir
Quand je pense au commercial-type, l'homme qui pourrait le mieux
représenter le dynamisme, la joie, l'élan, la lucidité, la sympathie qui sont les
qualités fondamentales du vendeur, c'est Edmond Jeandet que j'arrive infail
liblement aucun de ceux qui le connaissent ne me démentira.
Mon président vous serez mon président toute ma vie vous êtes
de ceux qui on voudrait ressembler un peu...
Paul NICOLAS